Musée Jacquemart-André
Paris 8
En 1872, Édouard André avait racheté la Gazette des Beaux-Arts et pris la direction de l'Union centrale des arts décoratifs. Il conçut alors le projet de constituer une collection de tableaux, de sculptures, de tapisseries et d'objets d'art du XVIIème siècle. En 1881, Édouard épousa Nélie Jacquemart, une jeune artiste peintre. Celle-ci s'associa aux projets de son mari. Ensemble, ils constituèrent méthodiquement leur collection, Nélie s'intéressant plus particulièrement à la Renaissance, en particulier italienne, ainsi qu'aux primitifs du XVème siècle. Parallèlement, ils aménagèrent leur demeure pour mettre en valeur le mieux possible leurs acquisitions.
Edouard André en 1857, par Franz Xaver Winterhalter (détail) - Nélie Jacquemart-André, autoportrait 1880 (détail).
En 1894, Édouard mourut, laissant à Nélie l'achèvement du futur musée. Celle-ci prévoit en effet de léguer l'hôtel à l'Institut de France dans le souci de préserver l'intégrité de sa collection et de la faire découvrir au plus grand nombre, à condition qu'il fût ouvert au public et transformé en musée. À sa mort en 1912, Nélie Jacquemart légua l'ensemble de ce patrimoine (legs du 19 janvier 1912 réunissant la collection de l'hôtel et celle de l'abbaye de Chaalis) à l'Institut de France.
Depuis 1913, date effective du legs, l'Institut de France et la Fondation Jacquemart-André s'efforcent de conserver, protéger et valoriser ce patrimoine, la disposition des lieux n'ayant pas été modifiée (mobilier conservé, « accrochage archéologique »). Le musée fut ouvert le 8 décembre 1913, date de son inauguration en grande pompe par le président de la République Raymond Poincaré. En 1995 la gestion du Musée fut confiée à la société Culturespaces, qui gère la mise en valeur des espaces et des collections, organise les expositions temporaires, l'accueil des visiteurs, la communication...
Le grand intérêt de ce musée (outre les expositions, évidemment) est de pénétrer dans un hôtel particulier de la haute bourgeoisie du XIXème siècle et d’y admirer l’architecture intérieure et le mobilier. Le salon des peintures, le Grand salon puis le salon des tapisseries vous saisissent déjà par la luxuriance, certes un peu chargée, des tentures et des ornements divers. Mais que d’admirables vases, de beaux tableaux, de superbes tapis, entre autres ! Un ravissant cabinet de travail vous offrira un Tiepolo, un Fragonard, un Greuze, un bureau plat de Dubois. Ne manquez pas le buste si expressif de Théroigne de Méricourt, de Joseph Chinard. Le boudoir comme la bibliothèque accueillent à leurs cimaises quelques chefs-d’œuvre signés Franz Hals, Van Dyck, Rembrandt…
Le salon de musique vu de la galerie des musiciens.
La fresque de Tiepolo en surplomb de l'escalier d'honneur et du jardin d'hiver ; on l'admire aussi au premier étage au sortir de la galerie des musiciens.
Nous adorons le salon de musique, vaste pièce au-dessus de laquelle un promenoir (galerie des musiciens) vous permettra plus tard d’avoir une vue plongeante, et où vous pourrez vous extasier devant la tête de vieillard peinte par Fragonard. Le jardin d'hiver, au centre duquel un magnifique escalier à double révolution vous fait monter au premier étage et atteindre ladite galerie des musiciens, est somptueux. Surtout qu’au premier étage, mais visible du bas, est apposé contre le mur une fresque de Tiepolo, que les Jacquemart André avait acquise en Italie et fait transporter jusqu’à cette demeure !... Il ne faut pas pour autant négliger le fumoir du rez-de-chaussée.
Le jardin d'hiver (qui abrite l'escalier d'honneur) conçu comme un espace rafraîchissant entre le salon de musique et le fumoir (photo à droite).
Et ce n’est pas fini. Exceptionnel, cet atelier, où nous arrivons en Italie (Della Robbia, Roselli, Di Giovanni di Ambrogio, Donatello) avant de pénétrer dans le Musée Italien, sorte d’acmé de la visite. D’ailleurs les Jacquemart André ne permettaient qu’aux intimes et aux vrais connaisseurs de s’y rendre. Rien que le «Saint Georges terrassant le Dragon » de Paolo Uccello vaut un arrêt méditatif, qui sera suivi d’un autre devant la Vierge et l’Enfant de Botticelli, et (pour ce qui nous concerne), un arrêt d’admiration pétrifiée devant une autre Vierge à l’enfant, celle de Giovanni Bellini. Un Canaletto, un Guardi, un Pérugin, un autre Botticelli… Il est bon de terminer cette visite par cette salle, car votre regard et votre esprit ne peuvent guère recevoir plus d’autres émotions…
L'atelier et la salle vénitinne
Ouvert tous les jours (y compris les jours fériés) de 10h à 18h
Pendant les expositions temporaires, nocturnes les lundis et samedis jusqu'Ã 20h30
Tarifs : 12 € / 10 € (réduit) - plus de détails
Musée Jacquemart-André
158, boulevard Haussmann - 75008 Paris
Plan d'accès
Le site du Musée Jacquemart-André