Marcher en bord de mer vers Le Pouliguen est une de nos promenades favorites à La Baule. La perspective sur la pointe de Penchâteau et ses belles villas offre l'image de ce que furent ces rivages quand l'architecture balnéaire ne se concevait pas à la verticale. Un peu avant l'étier du Pouliguen, en contrebas de l'esplanade, Fred Fesneau a installé son restaurant Le Season's sur la plage Benoît. Un choix esthétique incontestable ; c'est l'un des endroits les plus beaux et les plus calmes de La Baule – les voitures sont bannies de cette zone. C'est aussi un premier défi, car le chaland y est aussi plus rare qu'en d'autres lieux baulois.

La pointe de Penchâteau, la plage du Nau et l'entrée de l'étier du Pouliguen vus de la plage Benoît.

Fred Fesneau n'est pas l'homme d"un seul défi : il lui a fallu rebâtir Le Season's, ravagé par la tempête Xynthia. Il a conçu un établissement cosy à l'intérieur (ambiance lounge) et "pieds dans l'eau – chic" en extérieur. Dernier défi (début 2012), faire de son restaurant de plage un bistrot gastronomique ouvert toute l'année, tout en conservant des tarifs doux. L'aventure (non préméditée) s'est décidée lors d'une rencontre fortuite avec Eric Guérin (La Mare aux Oiseaux). Comme rien n'était prévu, tout s'est fait très vite. En quelques jours, un ancien second d'Eric Guérin, Benjamin Larue, venait s'installer au Season's.

Jolie histoire, mais ces belles intentions font-elles une réussite ?
Nous avons déjeuné au Season's en mars 2012, c'est-à-dire que nous avons essuyé les plâtres de la nouvelle orientation prise par le restaurant. Visite de hasard, à la faveur de notre balade favorite, nous ignorions tout du récent partenariat avec Eric Guérin. Les hésitations et la lenteur du service, au demeurant charmant, ont un peu altéré notre jugement sur la qualité d'ensemble de cette maison.
De réelles vertus cependant nous ont incité à évoquer ces défauts avec la responsable qui nous a expliqué que la nouvelle mouture du Season's était alors en rodage. Le personnel de salle ayant dû maintenant se faire aux exigences de service d'une cuisine gastronomique, mettons de côté cette critique.
La carte est alléchante. La signature d'Eric Guérin est bien présente, mais les contraintes du lieu obligent, moins versée dans l'expérimentation qu'à la Mare Aux Oiseaux (ce qui n'est pas pour nous déplaire : cf notre article sur MAO). Benjamin Larue est un jeune chef doué. Il prépare de beaux produits avec une netteté d'exécution propice à une savoureuse mise en valeur.
De l'originalité, un plaisir gustatif indéniable, des prix sages ( 29 € le menu "Retour du marché" -entrée, plat et dessert, servi midi et soir) et un cadre agréable : une adresse recommandable où nous retournerons pour effacer le souvenir des petites imperfections de notre première visite.

Notre menu " Retour du Marché " :
Taboulé de coques aux coings, vinaigrette Sobressada et pousses de roquette - Crêpe de rutabaga, dos de bar et salsifi au citron - 25 cm de plaisir orange canelle, comme là-bas.
_{La Sobressada - ou soubressade - de Mallorca est une saucisse molle des îles Baléares qui s'utilise comme ingrédient dans l'élaboration d diverses recettes locales et catalanes.}

Menus 29, 37, 45 et 60 € - Carte 40 /65 €