La Basilique Saint-Denis
Saint-Denis - Seine-Saint-Denis - ÃŽle-de-France
Galerie photos : quelques images retraçant l'histoire de la basilique Saint-Denis
La basilique Saint-Denis connaîtra deux grandes dégradations, la première sous la Fronde, et la seconde, la plus terrible, sous cette Révolution Française devenue en 1793 incontrôlable, sanguinaire et iconoclaste (les tombes furent profanées, les cendres de quarante deux rois, presque autant de reines et encore plus de princes, furent jetées dans des fosses communes, une partie du trésor fondue en monnaie, etc.) Et c’est ici que sont recueillis les dépouilles de Louis XVI et de Marie-Antoinette, ce qui, même chez tout bon républicain, n’est pas sans causer un certain pincement au cœur. Il faut d’ailleurs voir le recueillement de nombreux visiteurs, français ou étrangers, devant ces deux stèles.
Chapelle Saint-Louis : détail du cénotaphe à la mémoire de Louis XVI et Marie-Antoinette - orants sculptés par Edme Gaulle et Pierre Petitot (1830).
Saint-Denis est à la fois basilique et cathédrale (cette dernière attribution date de 1966). Rappelons qu’une basilique est une « église privilégiée » parce qu’elle est un lieu de pèlerinage voué au culte de Marie, de Jésus ou des reliques d’un Saint, (donc, ici, Saint-Denis), tandis qu’une cathédrale est une église épiscopale, en charge d’un diocèse. En 1813, un architecte nommé Debret tentera de la reconstruire : le souvenir qu’il laissera ne sera pas impérissable, contrairement à ses travaux qui, eux, seront détruits (quand il n’auront pas failli tomber tout seuls). Et vint Viollet-Le-Duc, qui étudiera les plans et images anciennes, restaurera ce qui restait encore debout et reconstruira le reste avec fidélité et talent.
L'abside et la façade nord de la basilique Saint-Denis - détail d'une lithographie de Félix Benoist (1818-1896) - source wikimedia commons . C'est sur cette façade qu'était greffée la rotonde des Valois à laquelle on accédait par la chapelle Notre-Dame située dans le transept nord. Edifiée pour accueillir le tombeau d'Henri II et Catherine de Médicis (et les dépouilles des descendants de la maison des Valois), sa construction débute en 1568. Ce monument ne sera jamais terminé et sera détruit en 1719.
Détail de la façade occidentale : bas-reliefs surmontant le deuxième niveau d'arcades du côté droit.
Ces rappels historiques faits, parlons de ce que nous voyons aujourd’hui. L’extérieur pâtit de l’absence de la tour gauche, mais reste fort beau, surtout si vous examinez le tympan du portail central, représentant le Jugement Dernier (thème classique des tympans) ; les tympans des portails latéraux représentent à gauche le martyre de Saint-Denis et de Rustique et Eleuthère, et à droite la dernière communion de Saint-Denis. A droite de la Basilique, là où se situe l’entrée, vous verrez les majestueux arcs-boutants.
Galerie photos 1 : l'extérieur de la basilique
Vitraux illustrant la vie des rois et reines de France, iconographie choisie pour garnir les verrières hautes de la basilique lors des restaurations du XIXe siècle.
Galerie photos 2 : l'intérieur de la basilique
C’est évidemment l’intérieur qui frappe les regards. L’église est longue de 108 mètres, large de 39 mètres au transept et haute de 29 mètres. Outre l’élégance et l’harmonie de la construction, vous êtes immédiatement saisi par les tombeaux. Vous passez entre les gisants (ainsi étaient ornés les tombeaux des rois et des nobles de premier rang jusqu’à la Renaissance), le plus souvent par groupes, les noms les plus célèbres de l’histoire de France défilant sous vos yeux. Quelques célèbres personnages, tels Du Guesclin, ont leur place parmi leurs seigneurs. Il serait fastidieux de citer ici tous les noms des rois et reines gisant paisiblement depuis des siècles, mais sachez que les Mérovingiens, les Carolingiens, les Capétiens, les Valois et les Bourbons (Louis XVI et Marie-Antoinette) sont réunis dans la même éternité de pierre.
Tombeaux et gisants dans le transept nord. Au premier plan, le tombeau monumental, orné de sculptures de Germain Pilon (1560-1573), de Henri II et Catherine de Médicis.
Crypte de Suger : détails de chapiteaux de la chapelle Hilduin
La crypte de Suger et la crypte archéologique avec la fosse de Denis sont le témoignage des premiers édifices construits en ce lieu, de la première chapelle du Vème siècle jusqu’à l’abbatiale du XIIIème. Ces deux cryptes sont admirables, et vous plongent plus loin encore dans l’histoire de France, jusqu’à ses racines.
Plan de la crypte de Suger : 1/ La chapelle des Bourbons - cénotaphes (monument funéraire dans lequel le corps du défunt n'est pas présent) réalisés au XIXe siècle en l'honneur des Bourbons. Le cœur de Louis XVII, présent à Saint-Denis depuis 1975 mais formellement authentifié plus tardivement, accompagne son cénotaphe depuis le 8 juin 2004. 2/ La chapelle Hilduin ou caveau des Bourbon abrite les tombeaux des Bourbons : Louis VII (1120-1180), Louise de Lorraine (1553-1601), Louis XVI (1754-1793) & Marie-Antoinette (1755-1793) -transférés du cimetière de la Madeleine par Louis XVIII, Louis XVIII (1755-1824) - qui fut le dernier roi inhumé dans la basilique Saint-Denis. 3/ La crypte archéologique : vestiges des premiers édifices, lieu de sépultures des saints martyrs Denis, Rustique et Eleuthère. L'emplacement de la tombe de saint Denis est situé à l'aplomb du maître-autel de la basilique et symbolisait le centre des édifices élevés sur le site jusqu'au XIIIe siècle. 4/ L'ossuaire. 5/ Le déambulatoire et les chapelles rayonnantes qui reposent sur des voûtes à croisée d'ogives (un des premiers exemples de l'utilisation de cette technique architecturale).
Basilique Saint-Denis, la crypte archéologique - au premier plan, l'emplacement de la sépulture de saint Denis.
Galerie photos 3 : la crypte de Suger
Basilique Saint-Denis
1, rue de la Légion d'Honneur - 93200 Saint-Denis
Plan d'accès
Itinéraire depuis Paris centre
La basilique Saint-Denis sur le site des Monuments Nationaux