Les Enclos Paroissiaux
Basse-Bretagne - Breizh Izel
Il est à noter que les Calvaires étaient peints (on a retrouvé sur certains des traces de couleur) et que l’association « Les sept calvaires monumentaux de Bretagne a pu « coloriser » le plus fidèlement possible le Calvaire de Pleyben, grâce à un laser.
Calvaire de Saint-Thégonnec (1640) - détail du soubassement présentant des scènes de la Passion du Christ
Le circuit des Enclos peut être entrepris par le sud-ouest de Morlaix, et se terminer par les Monts d’Arrée (voir article), puisqu’à Pleyben se trouve un superbe enclos. Quittons donc Morlaix et gagnons Saint-Thégonnec, première halte paroissiale…
Itinéraire Morlaix - Saint-Thégonnec
Signalons que nous parlons ici des principaux enclos, que nous les avons vus et hautement appréciés, et qu’il en existe bien d’autres, plus petits ou plus modestes, mais qui recèlent sans doute quelques trésors. A vous de chercher – et à nous, lors d’un prochain voyage.
A gauche : le calvaire (1610) devant l'église Notre-Dame de Saint-Thégonnec. A gauche : la porte triomphale (1587-1589).
Construit entre le XVIème et le XVIIIème siècle, cet enclos est architecturalement l’un des plus remarquables.
L’Arc de triomphe en granit est de style Renaissance. Arrêtez-vous devant l’arc en plein cintre et remarquez Saint-Thégonnec et sa charrette, une Vierge sculptée en Kersanton (kersantite ou pierre de Kersanton, proche du granit). Au-dessus de vous, dans sa niche triangulaire, Dieu vous observe…
L’ossuaire est un chef-d’œuvre d’exubérance et multiplie sculptures, dômes et clochetons. Il fut réalisé par le même architecte que l’enclos de Pleyben. Il faut y admirer le retable et le Sépulcre. Mais ce qui frappe plus encore, c’est le Calvaire : d’abord pris par l’ensemble, vous passerez de longues minutes à détailler les personnages sur le socle, qui incarnent les scènes de la Passion. Saint-Thégonnec est là , bien sûr, avec le loup qui avait dévoré son âne et avait accepté de tirer sa charrette. Surmonté de trois croix, celle du Christ et celles des deux larrons, le Calvaire est un édifice merveilleux, au sens propre du terme. L’église comporte un clocher gothique et une tour Renaissance.
L’intérieur mérite amplement une visite, que ce soit pour l’ensemble (XVIIème et XVIIIème siècles), pour ses retables, son étonnante chaire, chef d’œuvre du XVIIIème siècle, l’orgue, et les vitraux du XIXème.
Eglise Notre-Dame de Saint-Thégonnec : détail du retable du Saint-Sacrement
Galerie photos
Galerie photos : l'enclos paroissial de Guimiliau
Galerie photos 2 : l'intérieur de l'église Saint Miliau
Eglise Notre-Dame de Lampaul-Guimiliau : détail du clocher, chevet et lanternon.
De Guimiliau à Lampaul Guimiliau, il n’y a guère que quatre kilomètres, avant de découvrir un Enclos Paroissial plus simple, au Calvaire hélas abîmé, mais à l’église dont l’intérieur est d’un grand intérêt – et d’un charme indéniable.
Etonnante « poutre de gloire » (typiquement breton, et ancêtre du jubé) traversant la nef, surplombée du Christ en croix, la Vierge à sa droite et Saint-Jean à sa gauche.
Les retables sont éblouissants, surtout celui de la Passion, aux personnages très réalistes dans leur physionomie et leur gestuelle.
Le baptistère surmonté de son baldaquin, coloré comme un manège ancien (qu’on nous pardonne ce blasphème) ne vous échapperont pas, de même que la « Mise au Tombeau » faite par un sculpteur de la marine, Anthoine (Antoine de Chavagnac). Tous les personnages sont polychromes, tandis que le Christ, lui, est en pierre blanche.
Eglise Notre Dame de Lampaul-Guimiliau : La Mise au tombeau (1676). De gauche à droite, les personnages entourant le Christ : Joseph d'Arimathie, Salomé, Marie-Madeleine, La Vierge Marie, Saint Jean, Marie mère de Jacques, Gamaliel et Nicomède.
Galerie photos : l'enclos paroissial de Lampaul-Guimiliau
Galerie photos 2 : l'église Notre Dame de Lampaul-Guimiliau
Détail du calvaire - plateforme et partie supérieure. A gauche, face sud. A droite, face est - Christ ressuscité.
Dernier des Enclos Paroissiaux que nous vous conseillons ici, dans cette liste non exhaustive, celui de Pleyben. Vous venez de traverser les Monts d’Arrée si vous venez du Nord, ou vous vous apprêter à le faire si vous venez du Sud.
L’enclos borde l’Eglise Saint-Germain : ce qui frappe, ce sont ses deux tours, l’une droite, de style cornouaillais, l’autre étant un beau clocher de style Renaissance, coiffé d’un dôme à lanternons.
Le calvaire est le plus imposant de tous les Enclos. En forme d’arc de triomphe, il présente comme toujours la Passion du Christ, et entre autres une admirable Cène.
Détail du calvaire : face est, frise basse - la Cène (1650)
L’intérieur de l’église est fort intéressant. Vous y verrez une nef dotée de voûtes lambrissées, et d’un grand nombre de statues polychromes, dont une statue de bois de Saint Guénolé (XVIème siècle). Et toujours, ces retables colorés et riches de décorations et de personnages. Un orgue du XVIIème, un vitrail central du XVIème et des vitraux latéraux donnent à l’ensemble une chaleur intime et mystique.
Galerie photos
Eglise Saint Germain de Pleyben - les sablières de la nef
Galerie photos 2